Des centres de traitement des dépendances
Nos approches
Dans nos rencontres individuelles, dans la rédaction des plans d’intervention et dans nos rencontres individuelles, nous utilisons principalement l’approche de l’entretien motivationel. Dans les ateliers de sous-groupes et dans l’établissement d’objectifs personnalisés, nous nous référons généralement à l’approche cognitivo-comportementale. Par contre, comme toile de fond, nous utilisons l’approche de la communauté thérapeutique en ce qui a trait aux tâches distribuées aux personnes hébergées et dans les rencontres en grand groupe. Des critiques constructives et des reflets sont faits de la part des personnes hébergées, ce qui leur permet d’approfondir leur connaissance de soi et d’avoir un regard critique sur leurs pairs. Ces approches vous sont décrites ci-dessous.
Notre ressource adhère au modèle d’intervention de l’approche cognitivo-comportementale pour entre autres refléter les distorsions cognitives qui suscitent des émotions et pour favoriser une réorganisation du mode de pensée. Cette approche est surtout centrée sur le présent de la personne, c’est-à-dire, sur les difficultés actuelles. Le résident collabore avec son intervenant dans l’identification de ses difficultés et dans l’élaboration d’objectifs concrets. L’autonomie est favorisée par une participation active au programme. Le rythme de la personne aidée est respecté. L’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) dans le traitement de la toxicomanie a été largement démontrée grâce à de nombreuses études contrôlées et rigoureuses menées auprès d’échantillons très variés (Baker et Lee, 2003; Lee et Rawson, 2008; Magill et Ray, 2009; Rangé et Marlatt, 2008; Waldron et Kaminer, 2004).
De plus, notre ressource s’inspire également de l’entretien motivationnel. Brièvement, l’EM est une approche d’intervention centrée sur l’individu, qui vise à augmenter la motivation intrinsèque au changement d’un comportement ciblé en favorisant chez la personne l’exploration et la résolution de son ambivalence (Miller et Rollnick, 2002; 2006). En pratique, l’EM repose sur quatre principes d’intervention favorisant le changement, soit : 1. Exprimer de l’empathie par un style centré sur la personne et une écoute réflexive qui favorisent un climat d’acceptation inconditionnelle de l’autre. 2. Développer la divergence, c’est-à-dire mettre en lumière et amplifier la divergence entre le comportement du patient, ses valeurs de référence et ses objectifs, tout en favorisant la résolution de l’ambivalence, en aidant ce dernier à se mobiliser en vue du changement. 3. «Rouler » avec la résistance, c’est-à-dire éviter la confrontation, reconnaître que le patient est la première source de réponses et de solutions à ses difficultés et proposer des idées plutôt que de les imposer. 4. Renforcer le sentiment d’efficacité personnelle en attribuant au patient le mérite de ses possibilités et de ses capacités de changement.
Les communautés thérapeutiques pour le traitement de la dépendance aux substances psychoactives ont été introduites dans les années 1960. Il s’agit d’un service résidentiel s’appuyant sur l’abstinence et organisé en fonction d’un modèle de soins graduels. Les stades de traitement permettent une implication croissante de l’usager, tant sur le plan personnel que sur le plan des responsabilités dans la communauté. L’influence des pairs est cruciale pour aider les individus à assimiler les normes sociales et à développer de meilleures habiletés interpersonnelles. C’est probablement cette utilisation particulière de la communauté (composé de membre en traitement et des intervenants) comme clé de changement qui caractérise ce type de traitement résidentiel. Les communautés thérapeutiques valorisent également le principe selon lequel le changement doit venir de la personne elle-même et qu’elle est l’actrice principale de toute transformation dans sa vie. Les personnes qui participent aux communautés thérapeutiques ont souvent une dépendance à de multiples substances psychoactives, des problèmes mentaux, un réseau de soutien familial et social inadéquat ou des démêlés avec la justice.
La programmation de la maison de thérapie Manoir Aylmer
Nous offrons un programme de thérapie à l’interne, d’une durée minimum de 22 à 26 semaines comprenant 4 phases. Pour les personnes faisant leur admission lorsque la phase 1 est débutée depuis 2 semaines ou plus, ils intègrent le cheminement en accomplissant d’une journée à trois semaines de pré-phase. Le programme propose des objectifs d’apprentissages généraux et spécifiques, par phase, qui s’adressent à tous les participants. Nous accordons une attention particulière aux différences individuelles en effectuant une évaluation personnalisée, de façon à rédiger et mettre en action un plan d’intervention individualisé pour chaque participant, avec un mécanisme de révision. Un plan d’intervention initial est fait au cours de la première semaine suivant son arrivée dans la ressource, par la suite, ce plan est révisé 3 mois après la date de son admission.
Le programme est divisé en 4 étapes de 6 semaines chacune. La première phase est d’une durée de 6 semaines. Elle a pour but de favoriser la connaissance de soi tant au niveau des besoins, des forces que des difficultés, l’intégration au groupe, l’adaptation au mode de vie et aux règlements. De plus, on y enseigne différents concepts permettant une meilleure communication et facilitant ainsi la capacité d’introspection du client. Cette phase sert également à établir un climat de confiance entre le client, son sous-groupe et l’équipe clinique.
La deuxième phase, également d’une durée de 6 semaines est destinée au développement de la pensée constructive. On y travaille la résolution de situations conflictuelles et l’on vise une perception plus réaliste ainsi qu’une attitude plus positive face aux évènements et à l’environnement. Le potentiel et la capacité de responsabilisation sont mis en avant plan pour ainsi arriver à développer une plus grande estime et confiance personnelle.
La troisième phase, d’une durée de 6 semaines, est consacrée à la gestion des émotions et l’affrontement à la réalité. Les participants apprennent à mieux identifier et exprimer leurs sentiments, leur culpabilité et leurs regrets face aux évènements du passé, édifiés lors de blessures émotionnelles d’enfance et traumatismes. Ils y démystifient le passé de façon à vivre le moment présent de manière plus équilibré. Les notions de schéma de vie, de génogramme, de blessures y sont entre autre abordées, de même que les notions entourant les mécanismes de défense.
C’est à la quatrième phase, d’une durée de 6 semaines, que les acquis thérapeutiques sont vérifiés de façon plus spécifique et que les apprentissages sont consolidés. Les notions de processus de rechute, d’équilibre et de relation affectives y sont entre autre étudiées. La recherche de l’équilibre dans la réponse aux besoins fondamentaux pour chaque sphère de vie y sont visé lors de l’établissement d’objectifs à court, moyen et long terme pour chaque participant. Dans cette phase, la personne hébergée doit se bâtir un plan de sortie sain incluant des loisirs et des objectifs précis.